03/01/2014

Jack Kerouac

(Extrait d'un article paru dans le webzine Feather en octobre 2013. J'y inventais un personnage, Betty Joyson, pour accompagner la lecture du livre Sur la route.)

(Kerouac)


Une liste non-exhaustive des choses à savoir sur Kerouac pour briller en société



Kerouac est franco-canadien et il parle exclusivement français jusqu'à l'âge de 6 ans. Il écrit le premier jet de Sur la route dans sa langue première. Il va vivre un moment à Paris et chercher à retrouver la trace de son ancêtre breton.



Kerouac rempli plein plein plein de carnets durant ses nombreux voyages, et pendant des années, carnets desquels il va tirer tout le matériel pour écrire -selon la légende- son tapuscrit de Sur la route en trois semaines. Ce tapuscrit que l'on appelle « rouleau original » et qui fait -ça, ce n'est pas une légende- plus de trente mètres de long. Il tient également une correspondance assidue avec tous ses amis, correspondance dont il dit que « c'est peut-être ça, le vrai livre. »
 
Sur la route est un livre autobiographique, dont le héros est en fait, à mon sens, Dean Moriarty, pseudonyme que Kerouac donne à son ami et compagnon de voyage Neal Cassady. Lui-même s'invente le nom de Sal Paradise, et il rebaptise ses amis William S. Burough (auteur du Festin nu) en Old Bull Lee, et Allen Ginsberg (Howl) en Carlo Marx. En fait, à l'origine, Kerouac n'avait pas masqué l'identité des protagonistes, mais pour se faire éditer, il a dû transformer les noms.


Kerouac a été marié trois fois, et de son second mariage est née une fille qu'il n'a jamais reconnue.
 
Le succès de son livre Sur la route va participer à la création du mouvement beatnik, auquel Kerouac n'adhère pas, et dont il se méfie même. Il va petit à petit s'éloigner de certains de ses amis et des étiquettes politiques que les uns et les autres tentent de lui coller sur le dos. Entre ceux qui le trouvent trop révolutionnaire et ceux qui voudraient le voir s'engager dans la contestation, Kerouac, qui devient bouddhiste, puis fervent catholique, et qui, semble-t-il, voudrait simplement écrire sa vision du monde, se trouve balloté et mis à mal par l'ensemble de la société américaine. 

Il meurt retiré à la campagne auprès de sa troisième épouse et de sa mère, à l'âge de 47 ans, d'une maladie liée à son alcoolisme et sans un kopeck en poche.
 
Le terme « Beat Generation » vient de « beat » qui signifie en argot brisé, fatigué, cassé, qui évoque aussi le beat, le battement du jazz, musique dans laquelle baigne ce mouvement artistique, et, pour Kerouac qui est francophone, ce terme ce rapproche également de béat, la béatitude.


 
(Burroughs, Ginsberg, Kerouac)


Et Betty Joyson dans tout ça ?
   On parle essentiellement des hommes quand on évoque la Beat Generation, et pourtant de nombreuses femmes ont accompagné les héros de ce mouvement artistique et social. Elles étaient, certes, les compagnes et les épouses délaissées des hommes à la vie dissolue, mais elles ont de leur côté aussi voyagé, écrit, peint, bref, exprimé leur propre vision du monde. Entre l'éducation des enfants assumés ou non par les hommes, et les diktats d'une société misogyne dans les Etats-Unis des années 50, elles ont tenté et parfois réussi à passer à la postérité, avec il est vrai, moins de succès que leurs homologues masculins. On peut pourtant gager qu'elles ont été muses, compagnes de voyage, amies, mécènes, intellectuelles et artistes actives et influentes dans la vie de tous ces hommes, dont elles ont été parfois les mentor.

On retiendra Joyce Johnson et ses Personnages secondaires, Diane Di Prima, poète, Hettie Jones, non traduite en français à ma connaissance et bien d'autres à chercher par vous-même si ça vous tente. Quant à Betty Joyson, inutile de googler son nom, c'est un personnage fictif inventé durant ma lecture de Sur la Route. 

 (Charles Jaynes et Joyce Johnson) 

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